Cette rencontre symbolise une réhabilitation spectaculaire, rendue possible par la levée des sanctions qui pesaient sur lui.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté une résolution par 14 voix pour (la Chine s'abstenant) pour le retirer de sa liste de sanctions liées à Al-Qaïda, un geste qualifié de « message politique fort » par Washington. Ce rapprochement s'accompagne d'engagements concrets de la part de Damas. La Syrie s'apprête à rejoindre officiellement la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l'organisation État islamique (EI), et a déjà lancé une série de raids préventifs contre les cellules dormantes du groupe djihadiste sur son territoire. Ce pivot stratégique éloigne Damas de ses anciens alliés, l'Iran et la Russie, pour le rapprocher de la Turquie, des pays du Golfe et des puissances occidentales. Dans ce contexte, Washington envisagerait d'établir une présence militaire sur une base aérienne à Damas, dans le cadre d'un pacte de sécurité plus large en cours de négociation entre la Syrie et Israël. L'analyste Firas Maksad décrit ce changement comme un « basculement historique », la Syrie passant « du statut de vassal iranien à celui de partenaire du bloc occidental ». Malgré cet optimisme, des défis immenses demeurent, notamment la reconstruction d'un pays dévasté, estimée à plus de 200 milliards de dollars, et la gestion des tensions communautaires internes.