Selon plusieurs analyses, l'organisation djihadiste « demeure et s'étend ».

Profitant de l'instabilité persistante qui a suivi la chute de Bachar al-Assad, les cellules dormantes de l'EI se sont réorganisées, se déplaçant en périphérie des grandes villes et continuant de recruter, notamment dans les camps et les prisons du nord-est syrien. Cette résurgence constitue un défi majeur pour les nouvelles autorités de transition dirigées par Ahmed al-Charaa.

Conscient de la menace, le nouveau gouvernement a lancé une vaste opération nationale contre les cellules de l'EI, conduisant à 61 raids et à l'arrestation de 71 personnes. De plus, dans un geste de rupture avec le passé, Damas a annoncé rejoindre la coalition internationale anti-djihadistes dirigée par les États-Unis, une décision saluée par Emmanuel Macron. Cette coopération vise à « éliminer les derniers bastions de Daech » et à stabiliser un pays où la situation sécuritaire reste « fragile ». La politique d'ouverture du président al-Charaa, un ancien chef djihadiste lui-même, crispe cependant les éléments les plus radicaux du pays, qui pourraient voir dans l'EI une alternative.

La menace est donc double : non seulement l'EI cherche à capitaliser sur le chaos pour reprendre pied, mais il représente aussi un pôle d'attraction pour les factions qui rejettent le nouveau pouvoir et son rapprochement avec l'Occident. La lutte contre l'EI reste donc une priorité absolue pour la nouvelle Syrie si elle veut asseoir sa légitimité et assurer sa stabilité à long terme.