Cet événement est présenté comme un tournant vers la fin de l'impunité, mais il est déjà critiqué pour son potentiel d'instrumentalisation politique.
Une douzaine d'accusés, issus à la fois d'anciennes milices pro-régime et de groupes armés affiliés aux nouvelles autorités, comparaissent pour des chefs d'accusation graves, tels que l'incitation à la guerre civile, le meurtre et le pillage. Ces poursuites font suite aux violences les plus meurtrières depuis la fin du règne de la famille Assad, au cours desquelles près de 1 500 civils alaouites auraient été tués en représailles à des soulèvements d'anciens loyalistes.
Pour le nouveau président, Ahmed al-Charia, ce procès symbolise une rupture avec la culture de l'impunité qui a prévalu pendant des décennies. Le vice-ministre de la Justice, Mustafa al-Qassem, a promis que la justice ne s'arrêterait pas à ces événements, évoquant également la nécessité de juger les crimes commis par le régime précédent.
Cependant, des doutes pèsent sur l'impartialité de cette démarche.
Des militants syriens et des observateurs internationaux dénoncent un procès « politiquement instrumentalisé », mené sans garanties d'indépendance judiciaire dans un pays encore profondément divisé.
Les tensions communautaires restent vives, et les Nations unies ont déjà souligné la possibilité que des crimes de guerre aient été commis par toutes les parties. Le défi pour les nouvelles autorités est de prouver que ce procès n'est pas une simple justice des vainqueurs, mais le début d'un véritable processus de justice transitionnelle capable de panser les plaies d'une société fracturée par des années de guerre civile.











