Face à l'urgence, les autorités ont commencé à utiliser des technologies de modification du temps, comme l'ensemencement des nuages, pour tenter de provoquer artificiellement la pluie.

La situation est critique dans tout le pays.

À Téhéran, une mégapole de plus de 10 millions d'habitants, les précipitations n'ont jamais été aussi faibles depuis un siècle et les réservoirs sont à moitié vides. Le président Massoud Pezeshkian a même évoqué le scénario extrême d'une évacuation de la capitale si les pluies n'arrivaient pas avant l'hiver.

À Mashhad, deuxième ville du pays, les réserves d'eau sont tombées sous les 3 %.

Cette crise n'est pas seulement le résultat du changement climatique.

Les experts et une partie de la population dénoncent des décennies de mauvaise gestion de la ressource, caractérisée par la construction excessive de barrages, le forage de milliers de puits illégaux pour l'agriculture et une surconsommation chronique, notamment dans les zones urbaines. Le gouvernement, déjà affaibli par les sanctions économiques et les tensions politiques, redoute que la pénurie d'eau ne devienne un catalyseur de nouvelles manifestations.

En 2021, des troubles violents avaient éclaté dans le sud du pays pour des raisons similaires.

Aujourd'hui, bien qu'aucun rationnement officiel n'ait été annoncé, la pression de l'eau est déjà réduite dans de nombreux quartiers durant la nuit.

Alors que certains responsables religieux organisent des prières pour la pluie, de nombreux Iraniens expriment leur scepticisme et leur colère face à ce qu'ils perçoivent comme l'inaction et l'incompétence des autorités, qui ont longtemps politisé les questions environnementales.