Son impopularité record et son inaction perçue durant la guerre ont considérablement réduit son influence, le rendant quasi-inexistant dans les discussions sur l'après-conflit.

Selon les sondages, une écrasante majorité de Palestiniens (80 %) souhaite sa démission.

Son pouvoir, déjà érodé depuis la prise de contrôle de Gaza par le Hamas en 2007, se limite à des enclaves en Cisjordanie, sous contrôle sécuritaire et économique israélien. Beaucoup lui reprochent son manque d'initiative politique face à l'offensive israélienne, à l'expansion des colonies et aux discours annexionnistes de la droite israélienne.

Dans le plan américain pour l'après-guerre, l'AP pourrait jouer un rôle dans la gestion des services à Gaza, à condition de mener des réformes profondes. L'AP a d'ailleurs salué la résolution de l'ONU, et Abbas a promis des élections après la guerre.

Cependant, ces promesses sont accueillies avec un scepticisme généralisé par une population qui n'a pas voté depuis près de vingt ans.

Si un scrutin avait lieu, le favori serait Marwan Barghouti, figure populaire emprisonnée en Israël.

La stratégie d'Israël, sous Netanyahu, a consisté à affaiblir l'AP pour empêcher l'émergence d'une entité politique palestinienne unifiée, un calcul qui semble se poursuivre. En écartant l'AP de Gaza, Israël éviterait de renforcer les revendications pour un État palestinien.

Dans ce contexte, Mahmoud Abbas apparaît comme le symbole d'une impasse : un dirigeant sans stratégie crédible, incapable d'unir son peuple ou d'influencer le cours des événements, et dont le maintien au pouvoir ne sert paradoxalement qu'à renforcer le soutien à ses rivaux du Hamas.