Cet événement, qui vise à juger des accusés des deux camps, est présenté comme une rupture avec l'impunité, mais suscite des doutes quant à son impartialité.

Quelques mois après la chute de Bachar al-Assad, le nouveau gouvernement syrien a initié ce procès inédit pour juger les responsables des massacres qui ont coûté la vie à près de 1 500 civils de la communauté alaouite. Une douzaine d'accusés, issus à la fois d'anciennes milices pro-régime et de groupes armés affiliés aux nouvelles autorités, ont comparu pour des chefs d'accusation graves, incluant l'incitation à la guerre civile et des meurtres avec préméditation. Au total, près de 600 personnes des deux bords sont visées par des poursuites.

Le nouveau chef de l'État, Ahmed al-Charia, un ancien chef rebelle, a promis que ces procès marqueraient la fin de la culture de l'impunité qui prévalait sous l'ancien régime. Le vice-ministre de la Justice a affirmé que les poursuites ne se limiteraient pas à ces événements et concerneraient également les crimes commis par le régime déchu.

Cependant, cette initiative est déjà contestée.

Des militants syriens et des observateurs critiquent un procès qu'ils jugent "politiquement instrumentalisé" et dépourvu des garanties d'une justice indépendante.

Dans un pays encore profondément divisé, où les tensions communautaires restent vives, ce procès inaugural est perçu par certains comme un acte symbolique destiné à asseoir la légitimité du nouveau pouvoir, plutôt qu'une véritable quête de justice transitionnelle.