Un premier procès historique s'est ouvert à Alep pour juger les responsables des massacres intercommunautaires de mars 2025, qui avaient fait près de 1 500 victimes, majoritairement alaouites. Cet événement est présenté comme un symbole de rupture avec l'impunité de l'ère Assad et une étape clé du processus de justice transitionnelle. Le procès, le premier à être publiquement accessible depuis la chute de Bachar al-Assad, voit comparaître des accusés issus de divers camps : des membres des forces de sécurité des nouvelles autorités, ainsi que des partisans et miliciens de l'ancien régime. Ils sont poursuivis pour des crimes graves tels que l'incitation à la guerre civile, le meurtre et le pillage.
Ces violences, les plus meurtrières depuis la fin du régime, avaient été déclenchées par des soulèvements d'anciens fidèles d'Assad, entraînant un cycle de représailles sanglantes. Le nouveau chef de l'État, Ahmed al-Charia, a promis de mettre fin à la culture de l'impunité. Le vice-ministre de la Justice a affirmé que "les procès ne s'arrêteront pas aux violations côtières", suggérant que les crimes de l'ancien régime seraient également examinés.
Cependant, cette initiative est accueillie avec scepticisme par certains militants syriens, qui dénoncent un procès "politiquement instrumentalisé" et s'inquiètent du manque de garanties d'indépendance judiciaire.
L'ONU a également souligné que des crimes de guerre pourraient avoir été commis par toutes les parties.
Ce procès est donc un test crucial pour la nouvelle Syrie : il doit démontrer si le pays peut s'engager sur la voie d'une justice réelle ou s'il ne s'agit que d'un acte symbolique dans un pays toujours fracturé.
En résuméLe début des procès à Alep pour les massacres de mars 2025 marque une étape symbolique vers la justice transitionnelle en Syrie post-Assad. En jugeant des acteurs des deux camps, les nouvelles autorités affichent une volonté de rompre avec l'impunité, bien que des doutes subsistent quant à l'indépendance et à la portée réelle de ces procédures judiciaires.