Le conflit est devenu public.

D'un côté, l'armée a annoncé des sanctions contre une douzaine de hauts gradés suite à un rapport d'experts mandaté par le chef d'état-major, le général Eyal Zamir, qui a appelé à une « enquête systémique ». De l'autre, Benyamin Nétanyahou, qui n'a jamais reconnu la moindre responsabilité personnelle, a rejeté l'idée d'une commission nationale d'enquête, la qualifiant d'« outil politique » aux mains de ses adversaires.

Cette position est largement impopulaire : des sondages indiquent que plus de 70 % des Israéliens y sont favorables, et des manifestations hebdomadaires réclament sa démission.

En réponse, le gouvernement a annoncé la création d'une commission « indépendante » dont les membres seraient choisis par des ministres, une initiative qui a suscité la colère.

Le ministre de la Défense, Israël Katz, perçu comme un loyaliste de Nétanyahou, a même ordonné un réexamen des enquêtes de l'armée, ce que le général Zamir a jugé « déroutant ». Pour de nombreux analystes, le Premier ministre cherche à éviter une enquête qui pourrait le contraindre à démissionner, comme ce fut le cas pour Golda Meir après la guerre de 1973.