À l'intérieur, la situation reste précaire.

L'urgence sociale est palpable, avec près de 90 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté et des infrastructures en ruines. Le retour de plus de 1,2 million de réfugiés, principalement de Turquie et du Liban, ajoute une pression supplémentaire sur des services déjà exsangues. Ces Syriens de retour, comme ceux restés au pays, sont confrontés à une économie ruinée et à une instabilité sécuritaire persistante.

Le dossier des 100 000 à 200 000 disparus du régime Assad reste une plaie ouverte, les familles se heurtant à la lenteur du processus d'identification et de la justice transitionnelle. Pendant ce temps, Bachar al-Assad vit en exil à Moscou, et la Russie, qui conserve des intérêts stratégiques en Syrie, notamment ses bases navale et aérienne, n'a aucune intention de le livrer, utilisant ce levier dans ses négociations avec le nouveau pouvoir à Damas. Les célébrations à Damas et Deraa marquent la fin d'une dictature, mais l'avenir de la Syrie reste suspendu à la capacité du nouveau régime à unifier un pays fragmenté, à restaurer la confiance et à répondre aux besoins criants de sa population.