La déclaration du chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, transforme radicalement la nature de la "ligne jaune". Conçue dans le cadre du plan de paix de Donald Trump pour marquer une étape de retrait progressif des troupes israéliennes, cette ligne sépare la partie est de l'enclave (58% du territoire, sous contrôle israélien) de la partie ouest. En la qualifiant de "nouvelle frontière" et de "ligne de défense avancée", Israël signale une intention de pérenniser son contrôle militaire sur une large portion de Gaza.

Sur le terrain, cette politique a des conséquences concrètes et dramatiques.

Les articles rapportent que la zone à l'est de la ligne, qui comprenait d'importantes terres agricoles, a été méthodiquement rasée pour y installer des avant-postes militaires. Les civils palestiniens ont l'interdiction formelle de la franchir, et des dizaines de personnes auraient été tuées en tentant de retourner chez elles. Cette situation crée une partition de facto du territoire, une annexion rampante qui entrave toute possibilité de subsistance pour les agriculteurs et suscite l'inquiétude d'ONG comme Amnesty International, qui craignent une "expulsion permanente" de la population de cette zone.