Le nouveau gouvernement, dominé par le "groupe d'Idlib" issu de Hayat Tahrir al-Cham (HTC), peine à asseoir son autorité sur un territoire morcelé. Des régions entières, comme le Rojava kurde au nord-est et la province druze de Suwayda au sud, fonctionnent de facto de manière autonome. La méfiance et la peur persistent, alimentées par des exactions et des massacres qui ont visé la communauté alaouite sur la côte en mars, et des affrontements sanglants impliquant les Druzes en juillet.

Ces violences ont ravivé les craintes d'une guerre sectaire.

Un avocat alaouite confie : "Nous n'avons jamais aimé les Assad, mais nous avons vraiment besoin d'avoir et de trouver notre place dans cette nouvelle Syrie."

Sur le plan politique, la nouvelle déclaration constitutionnelle a été critiquée pour le système "hyperprésidentiel" qu'elle instaure, concentrant le pouvoir exécutif entre les mains d'al-Charaa. L'économie est en ruines, avec deux tiers de la population vivant sous le seuil de pauvreté, et la reconstruction s'annonce titanesque. Le retour de plus d'un million de réfugiés ajoute à la pression sur des infrastructures dévastées. La Syrie reste également un terrain d'affrontement pour les puissances régionales et internationales (Turquie, Israël, Iran, Russie, États-Unis), chacune poursuivant ses propres intérêts et menaçant de déstabiliser davantage le pays.