Cette nouvelle approche, plus transactionnelle et centrée sur l'intérêt national américain, reconfigure les équilibres régionaux en rendant les alliances traditionnelles conditionnelles et en poussant les acteurs locaux à assumer davantage de responsabilités.

Selon l'analyse de Michel Fayad, les États-Unis ne quittent pas la région mais redéfinissent leur rôle : ils ne garantissent plus automatiquement la sécurité de partenaires qui n'apportent pas une « valeur stratégique mesurable ».

Les alliances sont désormais indexées sur les contributions financières et sécuritaires des pays partenaires. Washington privilégie les « deals » économiques et les partenariats flexibles avec une logique de coût minimal.

Cette politique a des conséquences directes sur les acteurs régionaux. Elle accélère l'autonomie des puissances arabes comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui doivent désormais gérer elles-mêmes les crises et investir dans des coalitions ad hoc.

Pour Israël, cela signifie devoir naviguer dans un environnement hostile avec une protection américaine moins automatique, augmentant sa « solitude relative » malgré sa puissance militaire.

Cette approche plus isolationniste ouvre également des brèches que des puissances comme la Turquie et l'Iran cherchent à exploiter pour étendre leur propre influence. Le plan de paix de Donald Trump pour Gaza, dont la mise en place piétine selon certains articles, et la pression pour un désarmement du Hamas s'inscrivent dans cette logique de résolution de conflits menée par des accords directs, même si leur application sur le terrain reste complexe.