Alors que l'ancien dictateur mène une vie discrète à Moscou, le nouveau régime tente d'asseoir sa légitimité face à des défis sécuritaires et économiques immenses.

L'analyste Michel Fayad décrit la transformation menée par Al Joulani comme une "reconversion tactique" d'une organisation salafiste-djihadiste en une entité politico-militaire hybride, visant à assurer sa survie. Bien qu'une administration "fonctionnelle" soit mise en place, la violence contre les minorités, comme les massacres d'Alaouites en mars, persiste.

L'économie du pays est en ruines.

Sur le terrain, la menace de l'État islamique reste tangible.

Des cellules dormantes sont toujours actives, comme en témoigne l'attentat qui a coûté la vie à trois Américains.

Dans des localités comme Baghouz, dernier bastion de l'EI, les habitants revenus tentent de reconstruire dans l'amertume et la méfiance, certains soutenant encore les djihadistes. La situation sécuritaire est si complexe que l'auteur de l'attaque contre les Américains était, selon un responsable syrien, un membre des forces de sécurité du pays.

Pendant ce temps, Bachar el-Assad vivrait à Moscou où il aurait repris des études.

La Turquie, soutien d'Al Joulani, se retrouve face à un acteur de plus en plus autonome, tandis que les puissances arabes voient la "nouvelle Syrie" comme une expérience périlleuse, craignant l'exportation d'un modèle islamiste.