Cette décision vise à restreindre la capacité de la Russie à financer son effort de guerre en Ukraine en ciblant ses deux plus grands producteurs d'énergie.

Le département du Trésor américain a officiellement placé sur sa liste noire les géants Rosneft et Lukoil, ainsi que trente-quatre de leurs filiales. Ces entreprises, qui représentent près de la moitié de la production pétrolière russe, sont accusées de "financer la machine de guerre du Kremlin", selon les termes du communiqué. Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a justifié cette mesure par "le refus du président Poutine de mettre fin à cette guerre insensée".

Concrètement, ces sanctions gèlent tous les avoirs américains des entités visées et interdisent toute transaction avec elles pour les acteurs sous juridiction américaine. L'impact sur les marchés a été immédiat et significatif. Les cours du pétrole ont bondi de près de 4%, les contrats à terme sur le Brent franchissant la barre des 64 dollars le baril. Parallèlement, les valeurs pétrolières occidentales ont progressé de 2% à 4% à la Bourse de Londres.

Cette stratégie américaine s'inscrit dans un effort coordonné avec les alliés, notamment l'Union européenne qui a validé un plan pour cesser toute importation d'énergie russe d'ici 2028.

Si l'objectif est de tarir une source de revenus vitale pour Moscou, estimée à plusieurs dizaines de milliards de dollars par mois, cette offensive comporte des risques. Les analystes anticipent une possible augmentation de 5 à 10 dollars par baril, ce qui pourrait alimenter l'inflation énergétique mondiale en réduisant l'offre disponible.