Cette décision intervient en pleins débats budgétaires et reflète les inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles.

Contrairement à ses concurrentes Fitch et S&P qui avaient récemment dégradé la note française, Moody's a choisi une approche plus mesurée mais néanmoins significative.

L'agence justifie le passage à une perspective négative par "les risques croissants d’un affaiblissement des institutions et de la gouvernance en France". Elle pointe le risque d'une "fragmentation durable du paysage politique" qui pourrait paralyser l'action gouvernementale et empêcher l'adoption de lois efficaces pour redresser les finances publiques.

Le ministre de l'Économie, Roland Lescure, a pris acte de la décision, y voyant la preuve de l'"absolue nécessité de construire un chemin collectif vers un compromis budgétaire". Bien que certains économistes estiment que la soutenabilité de la dette française n'est pas en danger, les marchés, eux, semblent déjà intégrer un risque plus élevé, traitant la dette française à des niveaux de taux correspondant à une note inférieure. La décision de Moody's met donc une pression supplémentaire sur l'exécutif pour trouver une majorité et faire voter le budget 2026.