L'examen du budget par l'Assemblée nationale, qui a débuté hier, se déroule dans un contexte politique extrêmement tendu.

La fragile coalition gouvernementale rend le vote final très incertain, d'autant que le Parti socialiste menace de déposer une motion de censure. Les enjeux sont immenses, comme l'a souligné l'agence Moody's en abaissant la perspective de la note française. L'agence a explicitement lié son avertissement au risque que la "fragmentation politique" empêche l'adoption de budgets crédibles pour maîtriser les dépenses et réduire un déficit qui est le plus élevé de la zone euro. Le gouvernement s'est engagé à le ramener sous les 3% du PIB d'ici 2029, un objectif ambitieux qui nécessite des mesures fortes.

Une adoption du budget serait perçue comme un signe de stabilité et pourrait continuer à détendre les taux sur la dette française. À l'inverse, un échec validerait les craintes de Moody's, provoquant probablement une forte volatilité sur les actifs français et une augmentation du coût de financement de l'État.