La Banque Centrale Européenne (BCE) s'apprête à maintenir ses taux d'intérêt directeurs à leur niveau actuel lors de sa réunion de jeudi, dans un contexte d'inflation proche de sa cible de 2 %. Cette décision attendue contraste avec la politique d'assouplissement monétaire de la Réserve fédérale américaine. Selon les attentes unanimes, le taux de dépôt, principal outil de la politique monétaire de la BCE, restera fixé à 2 %, un niveau stable depuis juillet. La présidente de l'institution, Christine Lagarde, avait récemment déclaré que la BCE était en "bonne position" et "bien préparée pour faire face aux chocs futurs", un message qu'elle devrait réitérer.
Cette prudence s'explique par un environnement économique complexe.
Si l'inflation, qui avait atteint un pic de 10,6 % en 2022, est revenue autour de l'objectif de 2 %, la zone euro fait face à de nombreux défis : les droits de douane américains, le conflit commercial sino-américain et les tensions sur l'approvisionnement en semi-conducteurs. De plus, la croissance du PIB au troisième trimestre est attendue "atone" et les conditions de crédit se sont resserrées de manière inattendue, freinant l'investissement. Alors que la Fed américaine a opté pour une deuxième baisse de taux cette année, la BCE préfère attendre.
Un débat sur un futur assouplissement pourrait s'ouvrir en décembre, mais Michel Martinez, chef économiste à la Société Générale, n'anticipe pas de baisse avant mars 2026.
La BCE devrait donc confirmer sa stratégie consistant à prendre ses décisions "réunion par réunion" en fonction des données disponibles.
En résuméLa BCE devrait opter pour le statu quo monétaire, maintenant son taux de dépôt à 2 %, en raison d'une inflation maîtrisée mais d'un environnement économique incertain. Cette prudence contraste avec l'assouplissement de la Fed et reporte les discussions sur une éventuelle baisse de taux à une date ultérieure.