Cette vague de scepticisme a provoqué une correction brutale des valeurs technologiques, de Wall Street à Tokyo. Malgré l'annonce par Nvidia d'un bénéfice net trimestriel de 32 milliards de dollars et de ventes "hors norme" pour sa nouvelle puce Blackwell, l'enthousiasme des investisseurs a été de courte durée.
Après une envolée initiale, le titre Nvidia a clôturé en baisse de 3,15% à New York, entraînant dans son sillage l'ensemble du secteur technologique.
Ce retournement de tendance illustre l'anxiété croissante des marchés quant à la durabilité du boom de l'IA.
Les analystes soulignent que les valorisations des entreprises du secteur ont atteint des niveaux si élevés que les doutes sur leur capacité à rentabiliser les investissements massifs prennent le dessus. Comme le note Stephen Innes de SPI Asset Management, "les investisseurs ne remettent pas en cause la demande en puces, mais plutôt la capacité des acheteurs à justifier ces dépenses colossales".
Cette nervosité s'est propagée à l'échelle mondiale, provoquant de lourdes chutes sur les places asiatiques, notamment à Tokyo où le Nikkei a reculé de 2,4%, et à Séoul. En Europe, le CAC 40 a également été freiné par ces inquiétudes, les investisseurs s'interrogeant sur les effets réels de l'IA sur la productivité des entreprises.
Le marché est devenu "difficile à satisfaire", signe d'une polarisation entre "ceux qui crient à la bulle et ceux qui sont prêts à continuer de courir", selon Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank.









