La question de savoir s'il s'agit d'une croissance structurelle durable ou d'une bulle spéculative imminente est devenue centrale.

D'un côté, les signaux d'alerte se multiplient.

Des investisseurs comme Michael Burry, célèbre pour avoir anticipé la crise des subprimes, prédisent un effondrement.

Les arguments en faveur d'une bulle reposent sur la concentration extrême des indices américains – les 10 premières capitalisations pèsent 42% du S&P 500 – et sur des niveaux de valorisation jugés excessifs, atteignant 25,1 fois les profits estimés. De l'autre côté, une analyse plus structurelle suggère que la situation est différente de la bulle internet de 1999.

Alexandre Hezez, stratégiste indépendant, propose un parallèle avec le développement des chemins de fer au XIXe siècle.

Comme le rail à l'époque, l'IA serait une "infrastructure en cours de déploiement", "technologiquement structurante, extrêmement capitalistique, difficile à concurrencer". Dans cette optique, la domination boursière de quelques acteurs ne serait pas spéculative mais le reflet de leur rôle central dans l'économie. Cette vision est soutenue par des prévisions de dépenses massives, Citigroup estimant les investissements dans les infrastructures IA à 2 800 milliards de dollars d'ici 2029.

Selon cette thèse, des corrections sont possibles et même saines, mais elles ne remettraient pas en cause la trajectoire de fond.