Selon la psychologue Anissa Ali, le cri est un "réflexe archaïque" qui mobilise le système nerveux parasympathique, permettant de libérer les tensions accumulées face à la sursollicitation, la frustration et l'épuisement. Le slogan d'un participant, "Hurler est moins cher qu’une thérapie", résume bien la perception de ces rassemblements comme une alternative accessible pour gérer le mal-être. Cependant, le phénomène présente une dualité.
D'une part, il répond à un besoin authentique de catharsis, comparable à d'autres défouloirs comme les "rage rooms". D'autre part, il s'inscrit dans une logique de mise en scène propre aux réseaux sociaux, où l'émotion brute est filmée, partagée et "likée".
Les experts, comme la psychologue Johanna Rozenblum, mettent en garde contre les limites de cette pratique.
Si elle peut agir comme une "soupape" salutaire, elle ne constitue pas une véritable thérapie, car elle ne traite pas les causes profondes du mal-être.
Ces "scream clubs" sont donc le symptôme d'une époque qui cherche désespérément à relâcher la pression, oscillant entre un besoin sincère de connexion et la performance sociale.






