Sous le mot d'ordre "Je m'en fous de", les jeunes énumèrent tout ce dont ils se détachent, du travail aux diktats de beauté, marquant une prise de distance avec les pressions de la société. Ce phénomène, qui a débuté comme une simple blague par une Américaine de 45 ans, Melani Sanders, assumant de faire ses courses dans une tenue décontractée, a rapidement trouvé un écho puissant auprès de la jeunesse. La tendance consiste à lister face caméra tout ce qui n'a plus d'importance à leurs yeux, allant des normes esthétiques à la pression de la réussite professionnelle, en passant par des sujets aussi variés que la politique ou la préparation de la retraite.

Cette revendication d'indifférence n'est pas un signe d'apathie, mais plutôt une stratégie de protection et une forme de contestation passive. En se déclarant publiquement détachés de ces diktats, les jeunes expriment un ras-le-bol face à une société perçue comme anxiogène et exigeante. C'est une manière de reprendre le contrôle sur leur bien-être mental en choisissant consciemment où placer leur énergie et leur attention.

Ce mouvement illustre un changement de valeurs où l'authenticité et la sérénité personnelle priment sur la validation sociale et la conformité aux attentes extérieures. En affichant leur détachement, les membres de la Génération Z ne font pas que partager un sentiment personnel ; ils créent un discours collectif qui remet en question les fondements mêmes de la performance et de l'apparence dans le monde contemporain.