Ces « scream clubs », ou clubs de cris, se présentent comme un exutoire face au stress et à l'anxiété de la vie moderne. Née aux États-Unis et désormais présente dans des villes comme Londres, Sydney ou Toronto, cette tendance consiste en des rassemblements où des centaines de participants, principalement des jeunes, se retrouvent pour hurler collectivement.

L'objectif affiché est de libérer les émotions refoulées telles que la colère, la peur ou la tristesse.

Comme le résume un participant, « hurler est moins cher qu’une thérapie ».

Ces événements, partagés massivement sur les réseaux sociaux, sont perçus comme un « déchargeur d’émotions brutes ».

Selon la thérapeute Anissa Ali, le cri est un « réflexe archaïque » qui mobilise le système nerveux parasympathique et permet de relâcher la tension accumulée.

Toutefois, les experts s'accordent à dire que si ces pratiques ont des vertus cathartiques, elles ne remplacent pas une véritable thérapie.

La psychologue clinicienne Johanna Rozenblum qualifie le concept de « soupape » plutôt que de traitement de fond. Au-delà de l'aspect psychologique, les « scream clubs » sont le symptôme d'« une société de tension chronique » où les jeunes, sursollicités et anxieux, cherchent des moyens d'évacuer la pression. Le phénomène s'inscrit dans une mouvance plus large de loisirs-défouloirs, à l'instar des « rage rooms », mais se distingue par sa dimension collective et publique.

En se filmant et en partageant l'expérience, les participants créent une communauté et brisent l'isolement, transformant un acte de libération personnel en un événement social.