Ce phénomène, reflet des rapides évolutions culturelles et technologiques, inverse les rôles traditionnels de transmission du savoir. Construit sur le modèle du terme « mansplaining », le « teensplaining » désigne l'acte pour un adolescent de juger ses parents et de leur expliquer avec condescendance divers sujets, allant de l'usage des réseaux sociaux (« votre ado vous juge parce que vous parlez encore de Facebook ») aux normes sociales, en passant par l'écologie ou la santé mentale.

Les articles décrivent une situation où les jeunes « prennent la leçon et les adultes, la note », se positionnant comme les détenteurs du savoir pertinent et actuel.

Cette inversion des rôles met en lumière un fossé générationnel particulièrement marqué par la technologie.

Les jeunes, natifs du numérique, se perçoivent comme plus compétents que leurs aînés dans de nombreux domaines de la vie moderne. Le « teensplaining » n'est pas seulement une question de connaissance, mais aussi de posture.

Il implique un ton souvent assuré, voire critique, qui peut créer des frictions au sein de la famille.

Ce phénomène sociolinguistique capture avec justesse une tension contemporaine : la remise en question de l'autorité parentale non pas par la rébellion, mais par une forme de supériorité intellectuelle et culturelle perçue par la jeune génération.