Au XVIIIe siècle, les poupées étaient des objets de luxe pour adultes, et ce n'est qu'avec la révolution industrielle et la commercialisation de Noël que l'association entre jouet et enfance s'est institutionnalisée. Aujourd'hui, la figure du "kidulte" reflète une "crise de la modernité" où les repères traditionnels de l'âge adulte se dissolvent. Des concepts comme celui de "l'âge adulte émergent", qui suggère que cette phase de la vie commence plus tardivement (vers 25-30 ans), expliquent en partie ce retour au jeu.
Psychologiquement, l'enfance est perçue comme un "refuge symbolique" dans une ère d'incertitude et de "polycrise", une manière d'échapper aux pressions du monde productiviste.
Le marché s'est adapté à cette demande, comme en témoigne l'ouverture de magasins éphémères "King’Dultes" par King Jouet. Le secteur des jeux de société est particulièrement dynamique, avec 34 millions de boîtes vendues en France en 2024, une pratique démocratisée auprès des jeunes adultes. Une enquête révèle même que 72 % des parents inscrivent un jouet sur leur propre liste de Noël, souvent dans le but de partager un moment avec leurs enfants. Le marketing a bien compris ce besoin en ciblant notre "enfant intérieur qui suit le principe de plaisir et se préoccupe peu du principe de réalité".












