Cet épisode marque l'acmé d'une crise institutionnelle profonde, révélant l'extrême fragilité de l'exécutif.

La chute du gouvernement le plus éphémère de la Ve République a été précipitée par une fronde menée par Les Républicains (LR), et plus particulièrement par leur président Bruno Retailleau. Le point de rupture fut la composition du gouvernement annoncée dimanche soir, jugée non conforme à la "rupture promise". La nomination surprise de Bruno Le Maire au ministère des Armées, perçu par la droite comme le symbole du dérapage budgétaire, a été l'étincelle. Bruno Retailleau a affirmé que cette nomination lui avait été cachée par Sébastien Lecornu lors de leurs entretiens, créant une "rupture de confiance".

Face à la menace de démission des ministres LR et à l'implosion du "socle commun", Sébastien Lecornu a pris les devants en présentant sa démission lundi matin, constatant que les conditions pour gouverner "n'étaient plus remplies". Dans une brève allocution, il a déploré "le réveil de quelques appétits partisans", visant sans les nommer les ambitions présidentielles pour 2027 qui parasitent les négociations.

Cet échec spectaculaire illustre l'incapacité d'Emmanuel Macron à construire une coalition stable et met en lumière la décomposition du macronisme, désormais privé de majorité parlementaire et contesté jusque dans ses propres rangs.