La démission de Sébastien Lecornu a plongé la France dans une situation institutionnelle particulière : celle d'un gouvernement chargé d'expédier les "affaires courantes". Cette période de transition, dont la durée est incertaine, limite considérablement les prérogatives de l'exécutif. Un gouvernement démissionnaire, comme celui actuellement en place, a pour unique mission d'assurer la "continuité de l'Etat" et de gérer les urgences. Il ne peut prendre aucune initiative politique majeure, comme présenter un projet de loi, sauf en cas de nécessité impérieuse comme le budget.
Ses pouvoirs réglementaires sont également restreints.
Les ministres, y compris ceux qui n'ont été en poste que 14 heures, restent en fonction jusqu'à la nomination de leurs successeurs. Ils peuvent s'entourer de cabinets, avec jusqu'à 15 collaborateurs, pour assurer le fonctionnement minimal de leurs ministères. Cette situation a des conséquences concrètes : des processus de nomination importants, comme ceux des nouveaux dirigeants de la SNCF (où Jean Castex était pressenti) et de La Poste, sont suspendus. De même, de nombreux dossiers législatifs sont à l'arrêt, le Parlement ne siégeant pas en séance publique en l'absence d'un gouvernement de plein exercice.
La France a connu 62 jours cumulés avec des Premiers ministres démissionnaires depuis juillet 2024, et 114 jours avec des gouvernements réduits aux affaires courantes, illustrant une instabilité record.
En résuméLa gestion des "affaires courantes" par un gouvernement démissionnaire paralyse l'action politique et législative du pays. Cette situation, devenue récurrente, met en suspens des nominations stratégiques et des réformes importantes, soulignant l'impact direct de l'instabilité gouvernementale sur le fonctionnement de l'État.