Le parti Les Républicains (LR) s'est retrouvé au centre de la crise politique, sa division interne ayant directement provoqué la chute du gouvernement de Sébastien Lecornu. Tiraillé entre une ligne de fermeté et une tentation de compromis pour éviter la dissolution, le parti a exposé au grand jour ses fractures. L'élément déclencheur de la crise fut la réaction de Bruno Retailleau, président de LR et ministre de l'Intérieur démissionnaire, à la composition du gouvernement. Jugeant que celle-ci "ne reflète pas la rupture promise" et critiquant la nomination de Bruno Le Maire, il a menacé de démissionner, entraînant l'effondrement du "socle commun". Par la suite, il a posé des conditions strictes à toute nouvelle participation : pas de Premier ministre de gauche ou "macroniste", et un refus catégorique de suspendre la réforme des retraites, qualifiée de "ligne rouge écarlate".
Cependant, cette position intransigeante n'est pas partagée par tous au sein du parti.
Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a indiqué qu'une "très large majorité" de ses élus étaient favorables à la poursuite du socle commun pour éviter une dissolution qui mettrait en péril leurs sièges.
Des députés comme Julien Dive et Vincent Jeanbrun ont publiquement contesté l'autorité de Bruno Retailleau, affirmant que la décision de censurer ou non revenait aux parlementaires. Cette guerre interne, sur fond de rivalité entre Retailleau et Wauquiez, fragilise la position de LR et illustre son dilemme : rester une force d'opposition ou accepter des compromis pour peser sur la gouvernance du pays.
En résuméLa division au sein des Républicains a été le catalyseur de la démission de Sébastien Lecornu. Le parti est désormais écartelé entre la ligne dure de sa direction, qui refuse tout compromis majeur, et la crainte de ses députés face à une dissolution, rendant sa position dans les négociations actuelles à la fois cruciale et imprévisible.