Ce calendrier serré a servi de principal moteur aux négociations, la menace d'un blocage budgétaire étant brandie comme l'argument massue pour pousser les partis au compromis. Sébastien Lecornu a souligné cette urgence en affirmant qu'un projet de loi de finances serait déposé le lundi 13 octobre, date butoir pour respecter le délai de 70 jours d'examen parlementaire prévu par la Constitution. L'absence de budget voté à temps aurait des conséquences graves, comme l'a rappelé le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui a fustigé le « gâchis politique » et exhorté la classe politique à « faire des compromis ». Le sénateur Xavier Iacovelli a chiffré le coût d'un retard, rappelant que la loi spéciale de l'année précédente avait entraîné « 100 millions de déficits supplémentaires par jour ».

La crise a également forcé l'exécutif à lâcher du lest sur ses ambitions budgétaires.

Sébastien Lecornu a évoqué un objectif de déficit « en dessous de 5 % » du PIB, plus souple que la cible initiale de 4,7 %, afin de créer des marges de manœuvre pour des concessions politiques. Cette contrainte budgétaire a ainsi transformé la crise de gouvernement en un test de responsabilité pour l'ensemble des forces politiques.