Cette décision, prise en dépit des appels de la plupart des forces politiques à nommer une personnalité non macroniste, prolonge et intensifie la crise politique. La reconduction de Sébastien Lecornu, annoncée vendredi soir, quatre jours après sa démission surprise, est présentée comme un choix de continuité et de loyauté. Emmanuel Macron a décidé de garder son « fidèle allié », qualifié de « moine soldat », pour tenter de déminer une situation institutionnelle inédite.

Le président lui aurait donné « carte blanche » pour former un nouveau gouvernement et mener les négociations nécessaires à l'adoption du budget.

De son côté, Sébastien Lecornu a déclaré accepter cette mission « par devoir », reconnaissant qu'il n'y avait « pas beaucoup de candidats ». Cette décision est largement perçue comme un « entêtement » du chef de l'État, un « nouveau bras d'honneur aux Français » selon le coordinateur de La France Insoumise, Manuel Bompard.

La presse étrangère raille une « situation absurde » et un « jour sans fin ».

Pour le constitutionnaliste Benjamin Morel, ce choix illustre la volonté d'Emmanuel Macron de « continuer d'avoir la main sur Matignon ».

Cette nomination place donc le Premier ministre dans une position extrêmement précaire, sa légitimité étant contestée avant même d'avoir pu former son équipe et présenter sa politique générale.

Il hérite d'une « mission quasiment impossible » : trouver une voie de passage pour le budget tout en faisant face à une hostilité quasi unanime au Parlement.