Cette urgence budgétaire dicte le tempo des événements et constitue la mission première du nouveau gouvernement Lecornu.

Le calendrier est implacable. Pour que le Parlement dispose des 70 jours requis par la Constitution pour examiner le budget (40 jours à l'Assemblée, 20 au Sénat) avant la fin de l'année, le texte doit être déposé en Conseil des ministres au plus tard le lundi 13 octobre. Cet impératif explique la précipitation avec laquelle un Premier ministre a été renommé et la pression pour former un gouvernement durant le week-end.

L'absence d'un budget voté au 31 décembre paralyserait le fonctionnement de l'État.

Face à ce risque, plusieurs scénarios sont envisagés, comme le détaille une note du président de la Commission des finances du Sénat, Claude Raynal.

Si le Parlement ne parvient pas à se prononcer, le budget pourrait être adopté par ordonnance, une option qui éviterait un blocage total mais qui serait perçue comme un passage en force. Une autre possibilité serait le recours à une loi spéciale, comme ce fut le cas fin 2024 après la chute du gouvernement Barnier, pour autoriser la perception des impôts existants en attendant l'adoption d'un budget en bonne et due forme. Cette course contre-la-montre fait du budget l'enjeu central et immédiat, transformant sa présentation et son examen en un test de survie pour l'exécutif.