L'exécutif, en quête de soutiens pour éviter une censure, a signalé une ouverture inédite sur ce dossier, qui constitue une ligne rouge pour une partie de la gauche comme de la droite. Pour obtenir un accord de non-censure du Parti socialiste, des concessions sur la réforme des retraites sont devenues incontournables.

Les socialistes exigent une « suspension immédiate et complète » du texte.

En réponse, l'exécutif a montré des signes de flexibilité.

L'ancienne Première ministre Élisabeth Borne, qui avait porté la réforme via l'article 49.3, a elle-même ouvert la porte à une « suspension », jugeant que la stabilité du pays était plus importante qu'un « totem ». Emmanuel Macron a évoqué la piste d'un gel de l'âge de départ à son niveau actuel jusqu'à la présidentielle de 2027.

Dans sa première prise de parole, Sébastien Lecornu a confirmé cette nouvelle posture en assurant que « tous les débats sont possibles » sur le sujet, et qu'il faudra « trouver un chemin pour que le débat ait lieu ».

Cependant, cette ouverture crée de fortes tensions au sein même du fragile « socle commun ».

Le parti Horizons d'Édouard Philippe a menacé de retirer son soutien si le « cœur » de la réforme était touché. De même, Bruno Retailleau et Les Républicains ont fait de la non-remise en cause de la réforme une « ligne rouge », excluant de soutenir un gouvernement qui céderait sur ce point. Le coût d'une suspension est également un argument avancé, Sébastien Lecornu l'estimant à « pas moins de trois milliards d'euros » en 2027.