Sa décision finale de ne pas participer à l'exécutif, tout en envisageant un soutien conditionnel, fragilise considérablement la position du Premier ministre. La crise a mis en lumière une fracture nette au sein de LR.

D'un côté, le pôle sénatorial, mené par le président du parti Bruno Retailleau et le président du Sénat Gérard Larcher, s'est fermement opposé à une participation gouvernementale. M. Retailleau, qui avait provoqué la chute du premier gouvernement Lecornu, a prévenu que participer serait « le dernier acte d'une dissolution dans le macronisme » et a confirmé qu'il ne ferait pas partie de la nouvelle équipe.

De l'autre côté, une majorité des députés LR, menés par Laurent Wauquiez, s'est montrée beaucoup plus ouverte à un soutien, voire à une participation. Craignant une dissolution qui mettrait en péril leurs sièges face au Rassemblement national, de nombreux députés comme Vincent Jeanbrun ont rappelé que leur rôle n'était pas de « faire tomber les gouvernements ». Ils ont souligné leur position de pivot à l'Assemblée et ont plaidé pour « la responsabilité ».

Finalement, le parti a tranché pour une ligne de crête : un « soutien sans participation ». Cette position permet à LR de ne pas être formellement lié à un exécutif impopulaire tout en se réservant la possibilité de voter le budget pour éviter le chaos et une dissolution.

Cependant, elle prive Sébastien Lecornu d'une majorité stable et l'oblige à négocier chaque texte au cas par cas.