Cette décision présidentielle inédite, officialisée le vendredi 10 octobre 2025, vise à surmonter une crise profonde mais expose le nouvel exécutif à une fragilité immédiate.

Cette séquence politique sans précédent a débuté par la démission de Sébastien Lecornu le lundi 6 octobre, après que son premier gouvernement, annoncé la veille, n'ait survécu que quatorze heures en raison de l'implosion du "socle commun". Face à cette impasse, le président Emmanuel Macron a choisi de renouveler sa confiance en son "fidèle allié", le chargeant de mener d'"ultimes négociations" pour trouver une issue. Sébastien Lecornu a déclaré accepter cette mission "par devoir", avec pour objectif principal de "donner un budget à la France pour la fin de l’année". Dans une publication sur le réseau social X, il a souligné la nécessité de "mettre un terme à cette crise politique qui exaspère les Français et à cette instabilité mauvaise pour l’image de la France et ses intérêts".

Il a également promis que son "acte deux sera bien différent du premier", affirmant vouloir un gouvernement "libre" et "pas emprisonné par les partis".

Cette reconduction a été accueillie avec scepticisme et hostilité par la plupart des forces d'opposition, qui y voient une "provocation" et un "bras d'honneur aux Français".

La gauche radicale et le Rassemblement National ont immédiatement promis de censurer ce gouvernement "Lecornu II", tandis que le Parti Socialiste a posé des conditions strictes pour ne pas le faire. La décision d'Emmanuel Macron de s'entêter dans ce choix, malgré les appels à nommer une personnalité non macroniste, est perçue comme un pari risqué qui pourrait soit débloquer la situation, soit l'enfoncer davantage dans le chaos.