Or, ce dernier a posé comme condition sine qua non une "suspension immédiate et complète de la réforme des retraites".

Cette exigence place l'exécutif dans une position délicate.

D'un côté, le Premier ministre s'est montré ouvert au dialogue, assurant que "tous les débats sont possibles" sur le sujet.

De l'autre, une telle concession se heurte à une opposition farouche au sein même de ses alliés potentiels. Pour les partis de droite comme Les Républicains et les centristes de l'UDI, revenir sur cette réforme est une "ligne rouge". Hervé Marseille, président de l'UDI, a été catégorique : "On ne revient pas sur la réforme des retraites". Le parti Horizons d'Edouard Philippe a également menacé de ne pas participer au gouvernement si celui-ci touchait au "cœur" de la réforme. Cette perspective, qui coûterait "au moins 3 milliards d'euros en 2027", fracture donc le camp présidentiel et rebute la droite et le patronat. Le gouvernement est pris en étau entre la nécessité de donner des gages à la gauche pour survivre politiquement et le risque de s'aliéner le soutien du centre-droit, indispensable pour une éventuelle stabilité future.