Condamné pour "association de malfaiteurs" dans l'affaire du financement libyen de sa campagne de 2007, Nicolas Sarkozy est devenu le premier ancien président de la Ve République à être incarcéré. Gérald Darmanin, un proche de longue date, a rapidement déclaré sur France Inter qu'il se rendrait à la prison de la Santé pour "s'assurer de ses conditions de sécurité". Il a justifié sa démarche par son rôle de ministre de la Justice, responsable de l'administration pénitentiaire, citant l'article 111-1 du code pénitentiaire.
Cependant, cette annonce a provoqué un tollé.
Le procureur général près la Cour de cassation, Rémy Heitz, a estimé qu'une telle visite présentait un risque "d'atteinte à l'indépendance des magistrats" et à la "sérénité" de la justice, l'affaire étant toujours en cours puisque Nicolas Sarkozy a fait appel. Au Sénat, le ministre a été interpellé par le sénateur Guy Benarroche qui a dénoncé les "signaux envoyés" qui "vont à l’encontre de l’indépendance de la magistrature".
En réponse, Gérald Darmanin a accusé son interlocuteur de confondre "justice et vengeance politique".
Les syndicats de magistrats ont également fustigé une "démarche médiatique" et une "confusion des rôles", ne sachant plus si le ministre agissait "comme ami ou comme garde des Sceaux".
La porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, a défendu le ministre en affirmant que "Gérald Darmanin fait son travail".












