Tandis que le Premier ministre parlait de "suspension", le président Emmanuel Macron, depuis la Slovénie, a réfuté ce terme, préférant parler d'un simple "décalage", affirmant que la réforme n'était "ni abrogée ni suspendue". Pour garantir sa promesse aux socialistes, le gouvernement a choisi d'inscrire la mesure dans le projet de budget de la Sécurité sociale via une "lettre rectificative", un véhicule législatif plus robuste qu'un simple amendement.
Cette décision vise à assurer que la suspension sera effective même en cas d'enlisement des débats et de recours à des ordonnances. Cependant, le financement de cette pause, chiffrée à 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027, a déclenché une nouvelle polémique. Le gouvernement propose de la compenser par une hausse de la taxe sur les complémentaires santé, qui passerait à 2,25 % en 2026, et par une sous-indexation accrue des pensions de retraite de 0,9 point en 2027. Cette perspective de faire payer les retraités et les assurés a été vivement dénoncée par les syndicats. Yvan Ricordeau, numéro deux de la CFDT, a jugé "pas possible" que les retraités subissent "quasiment deux années blanches", tandis que la CGT a fustigé une "micro-suspension" financée par "les retraités actuels et futurs".












