Cette situation est le fruit d'une instabilité politique chronique depuis les élections législatives de 2024, qui ont privé le président de sa majorité absolue et conduit à une succession rapide de gouvernements (Barnier, Bayrou, Lecornu). Le Premier ministre a qualifié cette nouvelle approche de "révolution tranquille du Parlement", où "le Gouvernement proposera, nous débattrons, vous voterez".
Cependant, cette ouverture démocratique est aussi un pari risqué.
L'Assemblée nationale, fragmentée en trois blocs, pourrait s'avérer incapable de dégager une majorité sur un texte budgétaire cohérent.
Le risque est de voir émerger un "budget Frankenstein", assemblé à partir d'amendements contradictoires issus d'alliances de circonstance. Si aucun budget n'est voté dans le délai constitutionnel de 70 jours, le gouvernement pourrait être contraint de légiférer par ordonnances, une procédure qui, bien que légale, est perçue comme une "négation du Parlement" par des figures comme Gérard Larcher et pourrait de nouveau exposer le gouvernement à une motion de censure. Le politologue Pascal Perrineau souligne la difficulté pour Sébastien Lecornu d'être "un Premier ministre d'un régime parlementaire dans des institutions qui restent présidentielles", où Emmanuel Macron continue de peser sur les décisions.












