Cependant, cette quête de consensus s'est heurtée à la réalité d'un hémicycle fragmenté.

Le projet de budget a d'abord été sèchement rejeté en commission des Finances par une large coalition des oppositions (gauche, RN, LR), seuls les députés Renaissance le soutenant. Ce revers initial, qualifié de « premier tour de chauffe » par le Premier ministre, a donné le ton des débats houleux à venir. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a maintes fois alerté sur la difficulté à tenir les objectifs de réduction du déficit face aux amendements coûteux adoptés par les députés, tandis que le gouverneur de la Banque de France a averti d'un risque d'« étouffement progressif » des finances publiques. La situation est si précaire que le Parti socialiste brandit constamment la menace d'une motion de censure, conditionnant son soutien à l'adoption de mesures de « justice fiscale ». Face à ce blocage, le gouvernement est pris en étau, et l'issue des débats reste incertaine, oscillant entre l'adoption d'un budget « Frankenstein », fruit de marchandages incohérents, et l'échec total qui pourrait mener à une adoption par ordonnances, voire à une nouvelle dissolution.