Ce totem de la justice fiscale est désormais au cœur d'un bras de fer politique qui conditionne l'avenir du budget et de l'exécutif. Inspirée par l'économiste Gabriel Zucman, la mesure vise à imposer à hauteur de 2 % le patrimoine des contribuables détenant au moins 100 millions d'euros, ce qui concernerait environ 1 800 foyers fiscaux et pourrait rapporter jusqu'à 15 milliards d'euros selon les socialistes. Le PS, par la voix de son premier secrétaire Olivier Faure, a clairement lié le sort du gouvernement à l'adoption de cette mesure. Face à cette exigence, le gouvernement a tenté de proposer une alternative : une taxe sur les holdings patrimoniales détenant au moins cinq millions d'euros d'actifs, jugée insuffisante et facile à contourner par la gauche. La « taxe Zucman » a été rejetée en commission des Finances par une alliance du camp présidentiel, de la droite et du Rassemblement National, qui dénoncent un risque pour les entreprises familiales et un « repoussoir pour les entrepreneurs ». Conscient du caractère explosif du sujet, le gouvernement a manœuvré pour reporter l'examen de la taxe en séance plénière, accusé par LFI de vouloir gagner du temps pour mener des « négociations secrètes » avec le PS. Amélie de Montchalin, ministre des Comptes publics, a rétorqué en posant la question : « On veut de la justice ou des symboles ?

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