Cette prise de position ferme annonce un conflit institutionnel et place le gouvernement dans une position encore plus délicate.

Dans une interview au Parisien, Gérard Larcher a déclaré sans ambages : « Le Sénat rétablira la réforme des retraites.

Nous la votons depuis cinq ans.

» Il justifie cette position par l'impératif financier, rappelant que l'abandon de la réforme représenterait « 30 milliards de déficit en 2035 ». Cette déclaration constitue une ligne rouge pour la majorité sénatoriale, qui critique vivement la stratégie du Premier ministre Sébastien Lecornu de chercher un compromis avec la gauche.

Pour Gérard Larcher, le gouvernement a fait un « cadeau de Noël » aux socialistes en renonçant au 49.3, mais « il n’est pas question d’accepter n’importe quoi ».

Cette posture annonce une navette parlementaire conflictuelle sur le budget de la Sécurité sociale. Si l'Assemblée nationale, où une majorité de députés de gauche et du RN est favorable à la suspension, vote cette mesure, le Sénat la supprimera, obligeant le texte à revenir devant les députés.

Le gouvernement Lecornu se retrouve ainsi pris entre deux feux, devant satisfaire les exigences contradictoires des deux chambres pour espérer faire adopter son budget.