Sébastien Lecornu a justifié cette mesure comme un sacrifice nécessaire pour la stabilité politique du pays.

« Ca me coûte mais je pense qu’il faut le faire pour ramener de la stabilité », a-t-il reconnu devant les députés LR.

Cette suspension, qui repousse l'application du relèvement progressif de l'âge légal à 64 ans jusqu'en janvier 2028, a un coût estimé à 100 millions d'euros en 2026 et 1,4 milliard en 2027.

Pour la financer, le gouvernement a proposé une contribution accrue des complémentaires santé et une sous-indexation des pensions de retraite, des pistes qui suscitent de vives critiques. La décision a provoqué une forte opposition de la droite, notamment du président du Sénat, Gérard Larcher, qui a prévenu que la chambre haute « rétablirait la réforme des retraites » lors de l'examen du budget de la Sécurité sociale.

Cette divergence entre les deux chambres annonce un conflit institutionnel majeur.

La situation a été complexifiée par les déclarations d'Emmanuel Macron, qui a parlé d'un simple « décalage » plutôt que d'une « suspension », semant le trouble sur la ligne de l'exécutif et forçant Sébastien Lecornu à réaffirmer son engagement devant l'Assemblée nationale. Pour garantir sa promesse, le Premier ministre a fait inscrire la mesure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale via une « lettre rectificative », un outil législatif qui sécurise son application même en cas d'enlisement des débats.