L'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 s'annonce particulièrement tendu, concentrant plusieurs des mesures les plus controversées du gouvernement. Outre la suspension de la réforme des retraites, le texte prévoit des économies drastiques, notamment un gel des pensions et des prestations sociales, qui suscitent une forte opposition. Présenté comme une « copie de départ » par les ministres, le PLFSS vise à réduire le déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros en 2026, contre 23 milliards en 2025. Pour y parvenir, l'exécutif propose une rigueur budgétaire inédite, qualifiée par les fédérations hospitalières de « pire cure d'économies depuis les années 2010 ».
Parmi les mesures phares, le gel des pensions de retraite et de l'ensemble des prestations sociales (RSA, allocations familiales, APL) en 2026 doit dégager 3,6 milliards d'euros. Le texte prévoit aussi une nouvelle hausse des franchises médicales, un moindre remboursement des soins dentaires et une limitation de la durée des premiers arrêts maladie.
Ces propositions ont été qualifiées de « profondément injustes et inefficaces » par France Assos Santé, principale fédération d'associations de patients.
En commission des Affaires sociales, les députés ont déjà marqué leur opposition en retoquant certaines mesures, comme le gel du barème de la CSG ou la surtaxe sur les mutuelles destinée à financer la suspension des retraites. Avec plus de 1 500 amendements déposés, les débats, qui débutent dans l'hémicycle le 4 novembre, s'annoncent explosifs et mettront à l'épreuve la capacité du gouvernement à trouver des compromis sans recourir au 49.3.
En résuméLe budget de la Sécurité sociale est un champ de bataille majeur pour le gouvernement Lecornu. Il contient des mesures d'économies très impopulaires qui, combinées à la question explosive des retraites, rendent son adoption par le Parlement extrêmement incertaine et dépendante de négociations politiques complexes.