Dans le cadre des négociations sur le budget 2026, l'Assemblée nationale a approuvé une hausse de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, fruit d'un compromis proposé par le gouvernement. Cette mesure vise à augmenter les recettes de l'État pour financer d'autres amendements coûteux adoptés par les députés, tout en tentant de trouver un équilibre entre les exigences de la gauche et les préoccupations de la majorité. L'amendement gouvernemental, voté par 196 voix contre 149, modifie la contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises. Il allège la charge pour les entreprises réalisant entre 1 et 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont le taux passe à 5%, mais l'alourdit significativement pour les groupes dépassant les 3 milliards, qui seront taxés à 35,3%. Selon le ministre de l'Économie Roland Lescure, ce réajustement devrait porter le rendement de la surtaxe de 4 à 6 milliards d'euros en 2026. Le ministre a justifié cette manœuvre en expliquant qu'il fallait « compenser le coût induit par les précédents votes », notamment la suppression du gel du barème de l'impôt sur le revenu. Le vote a révélé une majorité fragmentée : le RN et Horizons ont voté contre, tandis que la gauche, le MoDem et Liot ont voté pour, et que les groupes Renaissance et LR se sont divisés.
Cette décision a immédiatement provoqué les critiques du patronat. L'Afep, représentant les plus grands groupes français, a dénoncé un reniement des engagements du gouvernement, prévenant que ces choix « affecteront les projets d’innovation et d’investissement ».
À gauche, Boris Vallaud (PS) a salué « un premier pas qui en appelle beaucoup d’autres », tout en jugeant la division du camp présidentiel « pas rassurante pour la suite ».
En résuméL'augmentation de la surtaxe sur les bénéfices des entreprises est un exemple concret des compromis difficiles que le gouvernement doit trouver pour faire adopter son budget. Bien qu'elle permette de dégager des recettes supplémentaires, la mesure divise la majorité, mécontente le patronat et ne satisfait que partiellement la gauche, illustrant la complexité de la construction d'un consensus budgétaire.