L'entretien, qui a duré 45 minutes, s'est déroulé le mercredi soir en présence du directeur de l'établissement. Le ministre de la Justice avait annoncé son intention de s'y rendre pour « s'assurer que les conditions de sécurité sont bonnes pour ce détenu au statut hors du commun ».

Cette justification n'a pas convaincu les critiques.

Des syndicats de magistrats, comme l'Union syndicale des magistrats (USM), ont déploré que « l'ami a pris le pas sur le garde des Sceaux », y voyant un geste politique de soutien et un « risque d'atteinte à l'indépendance des magistrats », notamment parce que Nicolas Sarkozy a fait appel de sa condamnation. Des avocats et des responsables de l'opposition ont également dénoncé une potentielle « prise illégale d'intérêts » et une confusion des genres.

Le plus haut procureur de France, Rémy Heitz, avait lui-même exprimé ses réserves avant la visite, y voyant un « risque d'obstacle à la sérénité » de la justice. Cette démarche, dans un contexte où un ancien président est incarcéré pour la première fois dans l'histoire de la République, a été largement perçue comme une maladresse politique, mettant en lumière les liens étroits entre Gérald Darmanin et son ancien mentor politique, au détriment de l'image d'impartialité de sa fonction.