Le Rassemblement National a remporté une victoire politique inédite en faisant adopter, pour la première fois de son histoire, une proposition de résolution à l'Assemblée nationale. Le texte, qui demande la dénonciation de l'accord franco-algérien de 1968, a été approuvé à une seule voix de majorité. Le scrutin, remporté par 185 voix contre 184, a été le fruit d'une alliance des droites, réunissant les députés du RN, de l'UDR d'Éric Ciotti, mais aussi une grande partie des élus Les Républicains et du groupe Horizons d'Édouard Philippe. Le chef des députés LR, Laurent Wauquiez, a justifié ce vote en affirmant qu'il n'y avait « aucune raison […] de ne pas voter ce que nous voulons pour notre pays » lorsque le RN porte des convictions partagées.
Marine Le Pen a qualifié cette journée d'« historique », se félicitant de la fin du « barrage » systématique contre les initiatives de son parti. La gauche a unanimement dénoncé les « lubies racistes » et l'« obsession morbide » du RN. Le vote a surtout mis en lumière les divisions et la faiblesse du camp présidentiel.
De nombreux députés Renaissance, dont le chef du parti Gabriel Attal, étaient absents lors du scrutin, ce qui a provoqué l'ire des responsables de gauche. « Cette voix qui nous a manqué pour faire face au RN, c’est celle de Gabriel Attal », a affirmé la cheffe du groupe écologiste Cyrielle Chatelain. Cet épisode illustre la capacité croissante du RN à imposer ses thèmes et à fédérer les droites, tout en exploitant la fragilité de la majorité relative.
En résuméL'adoption de cette résolution est un succès symbolique majeur pour le Rassemblement National. Elle démontre sa nouvelle stature parlementaire et sa capacité à fracturer le camp présidentiel, tout en préfigurant une recomposition politique à droite.