Face à l'enlisement des débats budgétaires, le gouvernement brandit la menace d'une mise en œuvre du budget par ordonnances, une procédure exceptionnelle qui lui permettrait de contourner le vote du Parlement. Si les délais constitutionnels pour l'examen du projet de loi de finances (PLF) sont dépassés, le gouvernement pourrait opter pour cette solution radicale. Décrite comme « l'arme secrète » ou « l'arme la plus redoutée » de l'exécutif, cette option consiste à promulguer le budget par décret, en se basant sur le texte initialement déposé et amendé par le gouvernement lui-même. Ce mécanisme, prévu par la Constitution, est conçu comme une solution de dernier recours en cas de blocage parlementaire insurmontable. Son utilisation serait un aveu de faiblesse politique pour le gouvernement de Sébastien Lecornu, confirmant son incapacité à trouver une majorité pour soutenir son projet.
Politiquement, un tel passage en force risquerait d'envenimer davantage les relations déjà tendues avec les oppositions et d'alimenter le procès en autoritarisme.
Cependant, pour l'exécutif, c'est aussi un moyen de garantir que le pays dispose d'un budget pour l'année à venir et d'éviter une situation de chaos administratif et financier. La simple évocation de cette possibilité met une pression considérable sur les parlementaires pour accélérer les débats et trouver des compromis, même si la polarisation actuelle rend ce scénario peu probable.
En résuméLe recours potentiel aux ordonnances est un symptôme de la gravité de la crise politique, illustrant une situation où le gouvernement, privé de majorité, pourrait être contraint de suspendre le jeu démocratique normal pour assurer la continuité de l'État.