L'illustration la plus récente de cette posture offensive est l'examen du budget 2026.

Les sénateurs ont non seulement rejeté des mesures phares comme la surtaxe sur les grandes entreprises, mais ils ont aussi pris l'initiative de proposer des réformes fiscales alternatives, notamment sur la taxation du patrimoine.

Cette attitude de "détricotage" systématique des textes gouvernementaux montre que le Sénat n'entend pas être une simple chambre d'enregistrement.

Il se positionne en force de proposition, s'appuyant sur la majorité de droite et du centre pour imprimer sa marque. Au-delà des questions budgétaires, le Sénat pèse dans le débat public par le biais de ses commissions d'enquête et de ses rapports.

Le récent rapport sur l'islamisme, bien que controversé, en est un exemple.

En se saisissant de sujets de société sensibles, la chambre haute cherche à influencer l'agenda politique et à mettre en lumière des problématiques qu'elle estime insuffisamment traitées par le gouvernement. Cette démarche a provoqué de vives réactions, comme celle du recteur de la Grande Mosquée de Paris qui a dénoncé un "texte qui divise, qui chasse, qui suspecte", accusant le rapport de faire l'amalgame "entre religion et idéologie". Ces controverses, loin d'affaiblir le Sénat, renforcent sa visibilité et son rôle de pôle d'opposition institutionnelle, capable de défier le gouvernement sur les plans législatif et idéologique.