Deux lignes opposées s'affrontent, incarnées par Bruno Retailleau et Xavier Bertrand, sur fond de recomposition du paysage politique. D'un côté, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, s'adressant directement aux électeurs du RN, a plaidé pour que "l'Union des droites" se fasse "dans les urnes".

Cette déclaration, bien que prudente dans sa formulation, ouvre la porte à une convergence électorale et idéologique avec l'extrême droite.

Elle reflète une stratégie visant à capter un électorat tenté par le RN en assumant une ligne plus identitaire et en brisant les anciens tabous.

Cette approche est vue par ses partisans comme le seul moyen pour la droite de redevenir majoritaire.

À l'opposé, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, a réaffirmé avec force son attachement au "front républicain" face au RN.

Cette position s'inscrit dans la tradition gaulliste du parti, qui a toujours refusé toute compromission avec l'extrême droite.

En soulignant que cette barrière est désormais "écartée par Nicolas Sarkozy", Xavier Bertrand critique implicitement l'évolution d'une partie de sa famille politique et se positionne en gardien des valeurs historiques de la droite républicaine. Ce clivage interne n'est pas seulement une querelle de personnes, mais une divergence fondamentale sur l'identité et l'avenir du parti, pris en étau entre la majorité présidentielle et un Rassemblement National de plus en plus puissant.