Cette évolution, alimentée par des déclarations de figures politiques de premier plan, pourrait redessiner en profondeur le paysage politique français. L'ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a pris position contre le maintien d'un "front républicain" anti-Rassemblement national, se déclarant en faveur d'une "union des droites". Cette prise de position marque une rupture symbolique forte.

Dans la même veine, le patron des Républicains, Bruno Retailleau, a évoqué une possible "union des droites" mais en précisant que celle-ci devrait se faire "dans les urnes", laissant la porte ouverte à des convergences électorales. Ces déclarations témoignent de la fin d'un tabou politique et de l'érosion progressive des digues qui séparaient la droite traditionnelle de l'extrême droite. Ce changement de paradigme est la conséquence de la normalisation du Rassemblement National et de la crise d'identité que traverse la droite républicaine, prise en étau entre la majorité présidentielle et le RN. Même si les contours d'une telle alliance restent flous, la simple évocation de cette possibilité par des leaders influents signale une recomposition stratégique majeure à droite, dont les effets pourraient être considérables lors des prochaines échéances électorales.