L'accord commercial entre l'Union européenne et le bloc sud-américain du Mercosur est au cœur d'une vive tension politique, la France s'opposant fermement à sa conclusion rapide et réclamant un report, ce qui crée un clivage marqué au sein du bloc européen. Le gouvernement français, par la voix d'Emmanuel Macron, a officiellement demandé le report de toute décision sur le traité à 2026, une position qui se heurte à la volonté de la Commission européenne de finaliser l'accord avant la fin de l'année. Le commissaire au Commerce, Maroš Šefčovič, a souligné que la Commission avait fait des efforts « sans précédent » pour répondre aux préoccupations des États membres, notamment françaises, et a insisté sur la « crédibilité » et l'enjeu « stratégique » du pacte face à la Chine et aux États-Unis. Cette divergence met en lumière les tensions profondes entre Paris et Bruxelles sur les questions commerciales et environnementales.
En France, l'opposition politique monte également au créneau, à l'image du sénateur Bruno Retailleau qui a appelé Emmanuel Macron à sortir de « l'ambiguïté ».
La Commission espère un vote favorable au Conseil de l'UE, où une majorité qualifiée est requise. Il n'est pas certain que Paris puisse rallier une minorité de blocage, ce qui pourrait conduire à l'adoption d'un accord commercial majeur contre la volonté d'un État membre fondateur de l'UE.
L'issue reste suspendue à un vote qui n'a pas encore été programmé, tandis que les partenaires sud-américains, selon M. Šefčovič, manifestent leur « anxiété » face à ces atermoiements.
En résuméLe bras de fer entre la France et la Commission européenne sur l'accord UE-Mercosur atteint un point critique. L'opposition déterminée de Paris, motivée par des préoccupations agricoles et environnementales, se heurte à l'impératif stratégique défendu par Bruxelles, laissant l'avenir de ce traité commercial historique très incertain.